Grâce aux nouvelles technologies, nous connaissons une ère où il nous est très facile de communiquer, de partager, et d’accéder à une abondance de connaissance. La contre-mesure de cela est que, dans la quantité, la qualité des connaissances disponibles est extrêmement variable. Ce n’est pas parce que de l’eau coule d’une source qu’elle est automatiquement potable. Ce qui est intéressant d’observer est que cela peut amener au développement d’une forme de boulimie du savoir. Nous passons d’une source d’information à une autre sans prendre le temps de digérer l’information reçue, d’en retirer les éléments « nutritifs » et d’évacuer ce qui n’est pas digeste. Dans ce cas l’information est ingurgitée puis régurgitée dès que l’opportunité se présente sans aucun discernement sur la pertinence de ce qui est véhiculé et transmis. Cela est d’autant plus vrai dans les domaines de la spiritualité et des connaissances ésotériques où il existe une pléthore de savoir partagé avec peu d’application et de mise en pratique concrète du savoir acquis afin que celui-ci se transforme en véritable connaissance. Se conjugue à cela le phénomène de la « formatite aiguë », c’est à dire la tendance à se « former » à toute une multitude de disciplines sans finalement aller dans l’essence d’aucune des disciplines acquises. Comme le dit l’adage en Angleterre « Jack of all trades, master of none », ce qui signifie « touche à tout, maître de rien ». Bruce Lee Le disait aussi: » Je ne crains pas l’homme qui a pratiqué 10 000 coups une fois, je crains l’homme qui a pratiqué un coup 10 000 fois. »
Le but ici n’est pas de condamner qui ou quoi que ce soit mais plutôt d’amorcer une réflexion sur la nécessité de la sobriété au sein de l’abondance et de prendre le temps de digérer un enseignement afin d’en capter la véritable essence, sans quoi nous ne sommes que des abeilles qui s’épuisent à butiner de nouvelles fleurs en nouvelles fleurs sans jamais rentrer déposer le nectar à la ruche et récolter le miel.
Apprenons à ralentir notre frénésie de consommation d’information. Prenons le temps d’observer la qualité des informations avec lesquelles nous nous nourrissons et leur impact sur nos différentes strates (physique, émotionnelle, mentale, spirituelle). Laissons les processus de digestion et d’assimilation se mettre en place pour capter l’essence de ce que nous recevons. En réalité tout ce que nous avons besoin de savoir est déjà devant nos yeux depuis bien longtemps et ce qui a été dit il y a plus de 2000 ans est encore d’actualité: « Vous avez des yeux mais vous ne voyez pas. »
Bonne digestion